Le Conseil des ministres a adopté ce matin trois projets d'ordonnances du plan de réforme de la sécu. Ils portent sur l'hospitalisation, la gestion des caisses et la médecine de ville. Dans les mois à venir, vont donc fleurir carnets de santé, carte de Sécu informatisées et médicaments génériques (copies moins chères de leurs modèles). Les médecins devront également modérer leurs prescriptions : le plan Juppé prévoit que si les dépenses augmentent de plus de 2,1%, ils n'auront pas le droit d'augmenter le tarif des consultations. Un véritable "rationnement des soins" selon les syndicats, qui ont appelé les médecins à manifester leur mécontentement.
Nombre d'entre eux sont donc descendus dans la rue ou ont fait la grève, en assurant toutefois les urgences.
Cependant, le plus puissant syndicat des généralistes, MG-France, a manqué à l'appel de la grève. En effet, contrairement aux trois syndicats de médecins libéraux qui se sont mobilisés, il soutient depuis le début, la réforme du Premier ministre. Une petite consolation pour Alain Juppé et Jacques Barrot, son ministre des Affaires Sociales, confrontés à une autre mauvaise nouvelle : le déficit de la Sécu devrait, en effet, atteindre 46 milliards de francs cette année, au lieu des 17 milliards prévus.